No Announcement posts

Gravure Vise 1744


Gravure tirée de « Les Délices du Pays de Liège » publié en 1744 par Remacle Leloup (1708-1770).

CollegialeAu dix-huitième siècle, on trouve une appellation nouvelle pour désigner la gilde. A côté des termes traditionnels compagnie ou confrérie, apparait le mot chambre (chambre Saint-Georges).

A cette époque, le terme chambre désigne une société : une chambre de rhétorique est une société littéraire. C’est sans doute à cette date que la gilde a perdu son caractère militaire.
Désormais société d’agrément, elle s’efforça de prolonger son histoire en respectant scrupuleusement ses traditions ancestrales : les archives nous donnent un compte rendu fidèle de son activité.

Les confrères devaient assister à la Messe de la fête de Saint-Georges, le 23 avril, défiler dans la procession de la Fête Dieu et participer aux exercices de tir.
Jadis, on célébrait la Fête-Dieu le jeudi après la Pentecôte, et la procession était organisée ce même jeudi. Le tir à l’oiseau royal avait lieu le lundi précédant cette date.
Depuis la Saint- Georges jusqu’à la Pentecôte, les Arbalétriers devaient, chaque dimanche, tirer au moins deux parchons (coups).

collierL’autorité suprême était exercée par le Capitaine et par l’ensemble des officiers.
La police était assurée par les dignitaires, notamment par les deux Mayeurs.
Si c’était nécessaire, on constituait un conseil de guerre ou guemine.
Le tribunal dut parfois se prononcer à propos d’actes criminels.

Le 15 juin 1686 les Mayeurs de la compagnie enquêtèrent au sujet d’un coup de feu qui avait blessé un Empereur du nom de van Houten.

Lors de sa consécration, le Roy recevait le collier ou garlande (« guirlande ») que 1’on confiait habituellement au vainqueur du tir.
Vu la valeur de l’objet, le Roy devait fournir deux confrères plesges (cautionnaires) qui se portaient garants pour lui.
Si le Roy devenait Empereur, le collier lui appartenait, mais la compagnie pouvait le lui racheter.

Était proclamé empereur, l’habile tireur qui avait réussi à être roi, trois fois consécutivement.
A la fin du dix-huitième siècle, lors de la Fête-Dieu (Sacremint), les compagnies se rendaient après la messe, à l’hôtel de ville où elles régalaient les bourgmestres, les autorités communales et les officiers de la société rivale avec du brandevin (eau de vie) et des gaufres. A cette occasion, les Arbalétriers et les Arquebusiers fraternisaient et le magistrat offrait un vin d’honneur aux deux sociétés.

cornette a chevalUn droit d’aînesse était reconnu aux Arbalétriers qui avaient la priorité dans toutes les cérémonies.
Lors de la procession, ils défilaient en premiers : leur Cornette, à cheval, ouvrait la marche.
A chaque reposoir, le même Cornette, étendard en main, traversait toute la procession et allait saluer le Saint-Sacrement lors de la bénédiction.
Il regagnait ensuite sa place.
Lors de la bénédiction, les compagnies lâchaient une salve sous le commandement du Capitaine des Arbalétriers.
Seuls les Arbalétriers pouvaient occuper le Chœur de la collégiale.
L’après-midi, les confrères allaient tirer l’oiseau. Les Arquebusiers se réunissaient dans la rue Haute et les Arbalétriers dans la rue Basse.


Cornette à cheval avec les armoiries de Velbruck.

François-Charles de VelbruckFrançois-Charles de VelbruckEn 1775, la ville de Visé, en raison du mauvais état de ses finances, négligea de payer ses redevances à la compagnie.
Le prince de Velbruck intervint dans le procès qui s’ensuivit.
Il parvint à amener les parties à une transaction qui fut confirmée par son mandement du 29 avril de cette année (voir archives de la compagnie).


François-Charles de Velbruck, 1772-1784.
Armoiries ornant la salle des fêtes des Arbalétriers réalisées par J. Ronday Jr.

L’année suivante, la compagnie fit exécuter par le sculpteur Delcommune la statue équestre de Saint-Georges terrassant le dragon qui est exposée dans notre musée. Une copie de cette statue, en bois de tilleul, polychrome a été réalisée pour figurer dans nos cortèges où elle tient une place d’honneur portée par de jeunes arbalétriers et entourée de quatre étendards en soie bleue brodée.

La disparition de la principauté de Liège allait ouvrir une ère nouvelle.

Désormais, l’histoire de ces communiers de jadis qui constituaient nos gildes se limita à des faits mineurs : les compagnies connurent succès et déboires, leurs activités se réduisirent à des concours de tir, à des cortèges
historiques de toutes sortes, et à des défilés dans les plus grandes villes du Pays.

Statue