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1. Historique.

Sous l’Ancien Régime, le corps des tambours n’était pas composé de membres de la Compagnie mais de personnes payées comme le sont les musiciens actuellement.
Le premier tambour-major dont il soit fait mention dans les Archives de la Compagnie est Henri FASTRE junior, nommé par le Comité en 1804 lors de la reprise des fêtes à l’époque napoléonienne.

En 1818, après les guerres napoléoniennes, la Compagnie se réorganise tout à fait militairement. Son personnel se composait de 25 officiers et sous-officiers, de 13 confrères, plus un tambour-major et 3 tambours. Chacun devait s’habiller à ses frais et se munir d’un sabre de cavalerie, à l’exception du tambour-major dont la tenue et l’ornementation de l’équipement furent faites aux frais des officiers. Le tambour-major portait alors le claque avec panache bleu et blanc, surmonté d’un haut plumet.
A cette occasion, le corps des tambours commence à se structurer: Henri FASTRE, le tambour-major est nommé sous-officier, son adjoint, le soldat Louis DOUIN devient maître tambour et les deux autres membres du corps, François GALERE et Arnold DOUIN, sont soldats.

En 1836, l’habit militaire est remplacé par l’habit bourgeois, aussi bien pour les officiers que pour les confrères, dont les tambours officiant à cette époque.
L’année suivante – en 1837 – le Conseil d’Administration décide qu’il y aura désormais quatre tambours, issus des soldats, dépendant du tambour-major (confrère). L’un de ces tambours sera nommé maître tambour. Le tambour-major devra désigner les deux tambours qui iront chercher les officiers et confrères habitant sur la rive gauche de la Meuse, à Devant-le-Pont et Basse Hermalle.

En 1847, le matériel des tambours est en dépôt chez le tambour-major Henri DUMOULIN. Il se compose de 5 tambours en cuivre avec 5 baudriers, d’un habit de tambour-major, d’une bandoulière avec plaque d’argent et d’une canne de tambour-major, enfin d’un trépied pour placer la représentation de Saint-Georges devant l’autel.
En 1856, le Conseil d’Administration édicte un premier règlement: il y aura désormais trois tambours effectifs pour la Compagnie, qui auront été agréés par le corps des officiers et jouissent d’un traitement annuel de 5 francs, payé à la reddition des comptes. Lorsque la caisse de la Compagnie ne se trouvera pas en fonds pour subvenir à leur payement, le corps des officiers devra intervenir. En outre, les tambours jouissent de leur caisse avec le consentement du tambour-major mais à la clôture des fêtes, ils devront remettre leurs tambour et accessoires à ce dernier. On pourra accepter en renfort d’autres tambours considérés comme aspirants, mais sans traitement. Ceux-ci jouiront de leur caisse comme effectifs. Cependant toute détérioration aux caisses en dehors du service sera à charge du tambour. Le maître tambour sera choisi par le tambour-major. Enfin, en cas de faits graves (manquements à la discipline et/ou aux règlements), la destitution d’un tambour pourra être prononcée par le Chef de la Compagnie.


Guillaume Galère dit « Tchotcho » en tenue bourgeoise au 19ème siècle.

La Compagnie a conservé le souvenir d’un de ses plus illustres membres, Guillaume GALERE (1830 – 1914) dit « Tchotcho », qui battit le tambour dès l’âge de 12 ans, prêta ensuite serment et accomplit sa tâche durant 72 ans ! Il était marié à Marie-Catherine WALTER avec laquelle il eut six enfants. Il exerça successivement les métiers de cordonnier, journalier puis ouvrier de carrière. Il fit preuve de beaucoup d’assiduité au sein de la Gilde et participa notamment à ses sorties à Anvers (1895), Liège (1900), et Bruxelles (1905). Il avait alors 74 ans.


Il faut mettre en exergue le fait qu’il avait été nommé en 1900 officier honoraire de la Compagnie. Cette distinction était alors exceptionnelle pour un tambour, même si plus tard tous les tambours-majors honoraires deviendront membres de l’état-major du général avec le grade de colonel.


C’était un homme de conviction et d’une robustesse exceptionnelle comme en témoigne ce texte du « Petit Populaire », du 15 juillet 1912 : « Monsieur Lenoir a rendu hommage au dévouement des tambours si bien conduits par Monsieur Nicolas Dumoulin et, à ce propos, il fit ovationner Monsieur Guillaume Galère, aujourd’hui octogénaire, il a 83 ans, et qui sans se lasser jamais, battit le tambour pendant 72 ans ». Sa petite-fille, Catherine GALERE, épousera en 1924 le chef d’harmonie richellois Lambert PURNOTTE.


« Vix Tchotcho » en nouvelle tenue vers 1910

Les deux photos qui précèdent montrent bien l’évolution du costume au sein du corps des tambours et comment l’on est passé de l’habit bourgeois, avec un chapeau haut de forme, à une tenue plus militaire consistant en une veste à brandebourgs avec képi surmonté d’un plumet en guise de coiffure.

Ce changement a dû s’effectuer selon toute vraisemblance aux alentours de 1910, époque à laquelle le corps s’était étoffé en accueillant de nouveaux membres, pour la plupart originaires du quartier de Souvré, parfois d’origine modeste. Ils étaient donc exemptés de cotisation et avaient droit à un certain nombre de boissons gratuites, eu égard aux services rendus à la Compagnie le jour des fêtes.

L’adoption de nouveaux statuts, applicables au 1er janvier 2012, a supprimé cette exception, les différents corps d’officiers étant désormais tous mis sur le même pied.

A l’Exposition – Concours des Anciennes Gildes, Corporations et Chambres de Rhétorique à Liège, en 1900, les Arbalétriers visétois sont 180 à défiler, répartis en 5 groupes, dont un corps de tambours précédé de son tambour-major. Ils constituaient donc, déjà à cette époque, un groupe conséquent et bien organisé.

Après la première guerre mondiale, l’uniforme à brandebourgs, qui rappelait des souvenirs douloureux, est remplacé par une nouvelle tenue d’apparat ressemblant à celle des régiments de Guides. Le 12 juillet 1925, le corps des tambours inaugure les nouveaux uniformes. Ils portent sur la tête un impressionnant bonnet en poils d’ours appelé « Colback ».

En 1937, le Comité décide de revoir la tenue des tambours de la manière suivante:

  1. Fourragères supprimées,

  2. Port d’une buffleterie blanche, suppression de la bande blanche,

  3. Plumet de kolbacks (sic): rigide à plumes courtes, compactes et frisées,

  4. Pantalon bleu ou noir galonné de bleu.

Les tambours qui participent au Gast remplacent le colback, lourd à porter en fin de journée, par un béret de police plus seyant et surtout moins impressionnant pour la cavalière. L’ensemble du corps porte également ce béret de police lors du cortège de la Descente.