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2. L’après-guerre.

Après la Grande Guerre, le Cercle reprend ses activités, comme l’ensemble de la Compagnie. Il se structure en créant un comité dirigé par Victor PEROT (déjà président en 1913), Maurice PINCKAERS (vice-président) et Martin GALERE (trésorier).

Annexe 4 : Comités des Jeunes Bleus

1920 à 1922 :

Président : Victor PEROT
Vice-président : Maurice PINCKAERS
Trésorier : Martin GALERE
Membres du Comité : Charles HERMANS, Pierre BELLEM, Georges NELISSEN, Armand STRANG, Jacques DUCHESNE

On sait que tous les drapeaux et la Cornette ont disparu lors du tragique incendie des 15 et 16 août 1914, qui a ravagé la majeure partie de la ville.

Des listes de souscription circulent dans la Compagnie, afin de commander de nouvelles bannières. Les Jeunes Bleus ne sont pas en reste et parviennent à rassembler la somme de 294 francs, sur un total de 450 francs, coût d’un nouvel emblème. Le solde est fourni par les cotisations.

Ils font confectionner un petit drapeau reproduisant l’ancien drapeau des Dames. Il est remis par le major Victor PEROT, président de la section, lors de la fête des drapeaux, le 17 octobre 1920. Quelques semaines auparavant, lors d’une assemblée générale, la Compagnie avait appelé six nouveaux membres dans la commission administrative afin de l’étoffer et de rajeunir les cadres.
Parmi eux figuraient quatre Jeunes Bleus : Victor PEROT, Joseph PAULUS, Maurice PINCKAERS et François KICKEN.

Ce dernier est d’ailleurs nommé porte-drapeau, en charge de la nouvelle bannière.

Ces promotions constituent un bel exemple de la confiance accordée aux Jeunes Bleus et récompensent leur dynamisme.

Il n’est pas inutile de reproduire ici la liste des souscripteurs qui ont donné leurs deniers, en fonction de leurs moyens. Les versements vont de deux à soixante francs, pour les plus généreux (ou les mieux nantis). Selon l’ordre de la liste de l’époque, citons :

Victor PEROT, Jean LENOIR, Maurice DOSSIN, Maurice PINCKAERS, Maurice ROSA, Arthur EVRARD, Joseph PAULUS, Pierre BELLEM, Martin GALERE, François KICKEN, François PEROT, Georges ROENEN (grand-père de Freddy et de Georges), Oscar CORBUGY, Martin VILOUR, Gérardine PEROT (tenancière du café, rue du Pont, où les Arbalétriers se réunissaient alors), les frères Henri, Antoine et Nicolas WALTER (des jeunes tambours), Jacques DUCHESNE, Auguste LIEUTENANT (architecte, originaire d’Argenteau), Henri BRIMBOIS, Charles HERMANS et Henri THYS.

Recettes et dépenses


Pour la période allant du redémarrage des activités en septembre 1920 jusqu’à la fin de l’année 1922, les Jeunes Bleus dégagent un excédent de 654,84 francs. Le compte « recettes » laisse cependant apparaître un subside de la Compagnie de 500 francs et un autre du même montant de la toute jeune coopérative, subsides sans lesquels ce compte aurait été déficitaire.

Les principales rentrées durant ce court laps de temps proviennent de la vente de deux actions du Crédit Communal (222,70 francs), des bénéfices du bal du 17 octobre 1920 (66,26 francs) lors de la soirée d’inauguration des drapeaux, de la soirée du 31 décembre 1922. Il s’agit de la fameuse revue « Saint-Djor à Visé » pour laquelle Fernand MARTIN fils a composé six chants, faisant parfois des emprunts à des compositeurs extérieurs (cf. livre consacré à La Musique des Anciens Arbalétriers Visétois).

C’est à cette occasion que la désormais fameuse « Marche des Jeunes Bleus » fut exécutée pour la première fois. Fernand MARTIN a composé les paroles de cet hymne en reprenant une musique d’un compositeur célèbre, Vincent Scotto, qui avait écrit la « Marche des Hommes Bleus », en hommage aux Poilus de la Grande Guerre.

Cette soirée a connu un grand succès et a surtout beaucoup rapporté à la section : 124 francs pour une liste de souscription, 370 francs donnés par les membres honoraires, 284 francs pour la vente de programmes et 200 francs pour celle des chansons.

Par ailleurs, il faut ajouter les cotisations de membres qui sont, au nombre jamais atteint de 65, cotisations payables désormais tous les mois à raison de 50 centimes, soit 6 francs l’année. Le total pour l’année 1922 n’est donc pas loin de 400 francs !

Les principales dépenses concernent l’harmonie PURNOTTE (406 francs), le paiement des artistes (150 francs), une facture de l’imprimerie Joskin (276,50 francs), des frais de timbre, de transport, de location de matériel, etc.

Enfin, la solidarité n’étant pas un vain mot pour les Jeunes Bleus, l’on découvre également un versement de 150 francs pour une famille malheureuse. Ce geste concerne la famille, sans ressource, d’un jeune et brillant officier décédé prématurément à l’âge de trente-cinq ans. Son statut d’indépendant laissait en effet ses proches tout à fait démunis.

Parmi les soixante-cinq membres de 1922, on compte nombre de nouvelles figures. Nous ne pouvons citer tout le monde, mais énumérons quand même quelques noms connus des plus âgés d’entre nous : Nicolas et Mathieu DEMOULIN, Pierre et Michel HALLET, Louis et Jean MASSIN, Achille VAN WOLPUT, Marcel VANBENEDEN, Emile PERA, Edouard DOUIN, Joseph et Georges MORDANT, Nicolas NELISSEN, Joseph et Félix DANTHISNE, …

Inutile de préciser que la relève était assurée.

Par ailleurs, vingt et une personnes avaient participé à la souscription pour la soirée-réveillon du 31 décembre 1922. En plus, les Jeunes Bleus bénéficiaient du soutien de trente-six membres honoraires dont un certain nombre de dames qu’il nous paraît intéressant de mentionner : madame Veuve Pierre PEROT-FRENS, les sœurs CLOES, madame Veuve G. NELISSEN, madame Veuve Jean LENOIR-COLSON, madame Veuve LEHAEN.

Parmi les membres masculins figurent le notaire Victor HORION et Léon PEROT-SCAFF qui avait, durant quelques années, eu des sympathies franc-arquebusières, peut-être en raison de son mariage avec une demoiselle SCAFF.

Assemblée générale du 7 octobre 1923 :

Président d’honneur : François PEROT
Président : Maurice PINCKAERS
Vice-président : Edouard DOUIN
Pierre BELLEM (adjoint)
Trésoriers : Martin GALERE
Raoul PEROT (adjoint)
Secrétaires : Charles HERMANS
Jacques BELLEM (adjoint)

Commissaires :
Jacques DUCHESNE
Mathieu DUMOULIN
Charles SAROLEA
Georges NELISSEN
Achille VAN WOLPUT
Marcel VANBENEDEN
Georges MORDANT
Michel HALLET
Pierre WALTER
Léopold APPELIANE

En moins d’un quart de siècle, les Jeunes Bleus se sont affirmés comme une section très dynamique de la Compagnie, faisant notamment preuve dans les moments difficiles, d’initiative et de solidarité.

Ils ont durant cette période initiale bénéficié du soutien matériel de leurs aînés pour leurs organisations. Ces derniers étaient conscients qu’ils investissaient pour l’avenir et que ce capital humain était irremplaçable. Pour preuve, les membres du Bureau, en 1930, étaient à l’exception du général-président Thomas DOSSIN, d’anciens responsables du Cercle des Jeunes Bleus : François PEROT était colonel en chef, Jean LENOIR-HENROTAY colonel-secrétaire, Joseph PAULUS colonel-trésorier.
A la mort de Thomas DOSSIN, en 1938, tous les postes sont occupés par d’anciens Jeunes Bleus : Joseph PAULUS est président, Maurice DOSSIN vice-président, Jean LENOIR secrétaire, Florent VLIEGEN trésorier, tandis que François PEROT a, pour des raisons professionnelles, endossé le titre honorifique de mayeur.