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La Descente (wallon « li d’hindêye »). Cette fête consistait à descendre le fleuve à la soirée, depuis l’endroit dit « les fours à chaux » (« li tchafår »), sur des barques garnies de lampes vénitiennes, en alternant les chants et les morceaux d’harmonie. D’immenses feux de joie (« Blamêyes ») flambaient sur les monts avoisinants et en divers lieux de la localité, portant jusque dans les nuées, sur des étincelles crépitantes, l’allégresse des habitants.

L’une des barques lançait dans les airs des jets de lumière fuligineuse provenant d’un tonneau de goudron enflammé, qui donnait à la fête un petit air fantastique. Pendant le trajet, un feu d’artifice était tiré sur l’île qui se trouve en face du faubourg de Souvré, et les « Bleus », des deux rives de la Meuse, illuminaient leurs maisons au moyen de bougies placées aux fenêtres.

On peut regretter que cette fête nocturne qui offrait un cachet d’originalité ait été supprimée à la suite de circonstances malheureuses.

Cette coutume n’est pas aussi ancienne, elle remonte à 1786. Cette manifestation avait lieu la veille de la Saint Georges et était organisée en commémoration des privilèges antiques qui accordaient à la gilde le droit de percevoir une dîme sur les barques marchandes qui passaient sur le fleuve à Visé. Elle fut supprimée à la suite d’un accident nautique survenu à Hermalle-sous-Argenteau et qui causa plusieurs noyades.

Si la descente du fleuve a été interdite, la fête n’en subsiste pas moins sous la forme d’une sortie en ville.

Le dimanche précédant la Saint Georges, la gilde sort en cortège et se rend à l’endroit dit « le port » où jadis on s’embarquait sur la Meuse. Quelques petites barques évoluent encore sur le fleuve, faisant miroiter leurs feux sur la surface des flots. Les deux rives de la Meuse sont illuminées, de même que l’île Robinson.

Dans le ciel, jaillissent les fusées lancées de quelques jardins appartement à l’un au l’autre membre de la Compagnie. Cà et là, on aperçoit encore parfois quelques « blamêyes » : elles se font pourtant de plus en plus rares. Ce même jour, le cortège s’immobilise devant la demeure du Général-Président et l’harmonie joue un chant traditionnel.

Il s’agit d’une réminiscence : avant de partir en campagne, les Arbalétriers avaient, selon la tradition, l’habitude de se transporter en corps devant la demeure de leur chef afin de lui renouveler leur serment de fidélité. Ils entonnaient ensuite un cantique en l’honneur de Saint Georges auquel ils demandaient aide et protection.